vendredi 6 mars 2015

Accidents de la route : Une hausse historique du nombre de morts sur les routes en 2014


À chaque début d’année, son lot de mauvaises nouvelles, pour l’année à venir mais aussi pour celle qui vient de s’écouler. Cette fois-ci c’est la hausse inattendue du nombre de morts sur les routes françaises, une première depuis 12 ans.
Pour enrayer cette hausse de la mortalité, le ministre doit présenter lundi une nouvelle série de mesures, a-t-on appris au ministère. L’une d’elles concerne l’alcoolémie au volant, d’après plusieurs sources proches concordantes.

Aucune mesure depuis mars 2013

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, doit annoncer l’augmentation du nombre de morts sur les routes, lundi. Il y a eu, entre 120 et 140 morts de plus, par rapport à 2013. Il profitera de l’occasion pour annoncer de nouvelles mesures en faveur de la sécurité routière, notamment concernant l’alcoolémie au volant. Du côté de la ligue contre la violence routière, c’est, exactement, ce qu’on lui reproche : ne pas avoir pris de nouvelles mesures depuis mars 2013.
Pour réduire la mortalité sur les routes, la Ligue contre la violence routière demande la mise en place rapide d’une loi interdisant les avertisseurs de radar, le passage de 90 à 80 km/h de la limitation de la vitesse sur le réseau secondaire français ou l’interdiction de toute pratique de téléphone au volant, y compris le recours au bluetooth.
Pour Pierre Chasseray, de l’association 40 millions d’automobilistes, cette hausse doit être relativisée: « En termes de morts sur les routes, l’année 2014 est la deuxième meilleure année depuis que les statistiques existent », a-t-il affirmé à l’AFP.

Hausse à relativiser

La baisse continue du nombre de morts, depuis 2001, sur les routes françaises, marque un coup d’arrêt après l’année record que constitue 2013. Cette année-là, il n’y a eu que 3268 tués. Cependant, pour l’association 40 millions d’automobilistes, il faut relativiser cette hausse. Ses membres soulignent, en effet, que 2014 est la deuxième année la moins mortelle depuis 1948, date des premières statistiques.

Conséquences positives de la baisse de la vitesse à Paris

Le ministre de l’Intérieur a réaffirmé être contre la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires. Par contre, à Paris, on commence à voir les premiers effets positifs de la limitation de vitesse de 80 à 70 km/h, un an après son entrée en vigueur. À la mairie de Paris, on parle d’une réduction de 15% du nombre d’accidents constatés et une hausse de la vitesse moyenne.

70km/h sur le périphérique parisien: 15% d’accidents en moins

La mairie de Paris et la préfecture de police tirent lundi un « bilan très positif » de la réduction à 70km/h de la vitesse maximale sur le périphérique, avec une baisse de 15% du nombre d’accidents constatés, et une hausse de la vitesse moyenne.
En 2014, le nombre d’accidents a diminué de 15,5% par rapport à 2013 (627 contre 742), pour s’établir « à son plus bas niveau depuis 10 ans », selon un communiqué commun de la mairie et de la PP. Si le nombre de tués a augmenté (7 au lieu de 4), le nombre de blessés a nettement diminué (776 contre 908). Cette évolution est à rebours de ce qui est constaté dans l’ensemble de l’Ile-de-France, avec une augmentation des accidents de 5,1%.
Autre effet positif: « une amélioration des vitesses moyennes de circulation ». Aux heures de pointe du matin, la vitesse moyenne de circulation est passée de 32,6km/h en 2013 à 38,4km/h en 2014, soit une progression de 18%. Le soir, elle est passée de 30,3km/h à 33,9km/h, soit une hausse de 12%. « La vitesse rendue plus régulière entraîne une réduction de l’effet accordéon et facilite l’insertion des véhicules sur le boulevard périphérique. Les automobilistes bénéficient aussi d’un gain de temps de parcours d’environ 15% le matin et de 5% le soir », soulignent la mairie et la PP.
Les nuisances sonores ont en revanche diminué, avec une réduction des bruits de freinage et d’accélération le jour, et des bruits de roulement la nuit. « Les baisses de niveaux sonores constatées (-1,2dB(A) la nuit, et -0,5 dB(A) le jour) sont équivalentes à ce qui pourrait être obtenu par une réduction de respectivement 25% et 10% du volume de trafic », selon le communiqué. La mairie et la PP ne disposent pas encore de statistiques sur la baisse des émissions de polluants. Mais « il est (…) reconnu que la baisse de la vitesse et la fluidification du trafic ont un impact positif mécanique sur les émissions de polluants », font-elles valoir.
Enfin, la mesure s’est accompagnée d’une explosion du nombre d’infractions: pour l’ensemble de 2014, 461.596 infractions ont été relevées sur le périphérique contre 138.138 en 2013 (soit une multiplication par 3,5 environ). 

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