Le 31 janvier dernier, une cycliste de 25 ans mourait après avoir été percutée par un camion qui tournait sur le boulevard Richard-Lenoir (11e arrondissement de Paris). Le 32 tonnes n'avait pas aperçu la jeune femme, dissimulée par l'angle mort. Il avait pourtant mis son clignotant et n'avait commis aucune infraction.
Cette victime rejoint le lourd bilan des piétons et des deux-roues parisiens mortellement piégés par l'angle mort. A tel point que la Ville s'est associée à la préfecture de police pour initier une grande campagne de prévention sur le sujet. Mercredi, des démonstrations sont organisées de 11 à 18 heures sur la place de la Bastille pour sensibiliser les Parisiens.
Accidents sans responsable
"En 2012, sur les cinq cyclistes qui ont trouvé la mort à Paris, deux ont été victimes de l'angle mort, indique Laure Condomines, conseillère technique à la préfecture de police en charge de la sécurité routière. Huit piétons sur dix-huit sont morts pour la même raison."
A Paris, les dangers sont multiples et n'impliquent pas que les camions qui tournent. Une marche arrière, un piéton de petite taille que le conducteur n'aperçoit pas entrent aussi dans cette catégorie. "Lorsque l'angle mort est en jeu, on est tout de suite dans des accidents graves, précise Laure Condomines. Le problème, c'est qu'il n'y a souvent aucune répression possible, le conducteur n'ayant pas commis de faute."
Jusqu'à l'automne 2013
"Nous souhaitons marquer les esprits et créer un réflexe de vigilance, notamment chez les piétons et les enfants", renchérit Julien Bargeton, adjoint PS aux transports.
Place de la Bastille, les autorités simuleront un accident mettant en cause un camion et un piéton. Une "piste de maniabilité vélo" sera également mise en place. La Ville va aussi apposer 1.500 autocollants "Danger angle mort !" sur les camions municipaux. D'autres journées de préventions sont prévues en avril place d'Italie (13e), puis en septembre boulevard de Reuilly (12e) et place de la République (10e).